Ilana RAMCHAR | Economie
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Sports Le sport est devenu un enjeu. Les joueurs professionnels passent d'un club à un autre pour de meilleurs salaires et cela que leur équipe soit ou non la meilleure. Ils passent d'un pays à un autre. Comme le font les ouvriers, les cadres et les dirigeants internationaux pour négocier salaires et prime de départ.
Alors que l'on recommande chaudement de pratiquer régulièrement du sport pour rester en forme et même accroître son espérance de vie, 3 % des hospitalisations, 5 % des séances de rééducation et 10 % des journées d'arrêt de travail sont dus aux pratiques sportives. Le sport de haut niveau est rarement source de bien-être. Il suffit de lire la liste des blessés des clubs de football pour s'en rendre compte : déchirure des ligaments, fractures, tendinites, luxations, lésions musculaires… "Le sport creuse le trou de la Sécurité sociale davantage qu'il ne le comble", ajoute Frédéric Roux. "Les contrôles ne servent qu'à labelliser propres les tricheurs", dénonce Jean-Pierre de Mondenard, médecin et auteur du Dictionnaire du dopage (éditions Masson). Et pourtant, la guerre semble bien loin d'être finie. Car modifier un produit pour le rendre indécelable tout en gardant ses propriétés, ce n'est pas très compliqué. En 2002, une molécule interdite, la norboléthone, a ainsi été modifiée en 7-dehydro-genabol, indétectable aux contrôles. Et il existerait 11 autres modifications possibles, toutes indécelables à moins de faire un test spécifique. Et c'est là que la faille réside : les tests ne dépistent que des molécules déjà interdites, dont le profil est connu en chromatographie. Comme certaines molécules n'ont encore jamais été synthétisées, on ne dispose pas de profil de référence. Au mieux, on a des soupçons, mais rien qui puisse faire office de preuve tangible. Car même avec des produits connus, échapper aux contrôles est assez simple pour les sportifs bien renseignés. Pour l'EPO, par exemple, ils font des cures et s'arrêtent trois jours avant la compétition [l'EPO n'est plus détectable après 48h]. Et pendant la compétition, ils se contentent d'1/3 de la dose normale, un taux lui aussi indétectable. D'après la FIFA, le foot est l'un des sports les mieux contrôlés : 23 000 contrôles par an et seulement 0,33 % de cas positifs. "Quand on ne cherche pas, forcément on ne trouve rien" dénonce l'AMA, l'Agence Mondiale Antidopage. La FIFA se refuse en effet aux recommandations de l'agence : elle se limite au contrôles urinaires, qui ne permettent pas de détecter la prise d'EPO ou d'hormone de croissance par exemple."Notre société enferme le dopage sportif dans une bulle d'opprobre moral tout en banalisant les conduites dopantes partout ailleurs" notent ainsi Bengt Kayser et Alexandre Mauron, respectivement professeur de physiologie et professeur de bioéthique à la faculté de médecine de l'université de Genève. Le sport de masse, comme le dessin, le théâtre ou la musique de masse, ne permet pas de former des champions mais de les détecter. Il semble important de pouvoir séparer nettement , financièrement et presque physiquement, les lieux et horaires de formations de ceux du spectacle plus ou moins professionnel et en tout cas de haut niveau technique. Le sport, la musique, le dessin, l'écriture, etc, peuvent donc être en dehors des règles des meilleurs puisqu'il s'agit de formation, d'amélioration, de santé, de culture, de bien être et qu'il n'y a pas le but de la perfection, de la performance ou de la compétition.
En sport, comme ailleurs, la multiplication des règles fait oublier le pourquoi de ces règles. Il y a occultation de la volonté de jouer ensemble au contraire de tous les sports de rue et d'invention des enfants qui se construisent sur le désir de jouer ensemble. Chacun cherche à tirer partie du réglement. La multiplication des règles accroit bien sur les occasions de tricher. Le réglement remplace la négociation et l'entente entre les adversaires. La précision des règles supprime l'aspect humain que peut avoir la confrontation sportive. Le terrain de sport est aussi un moyen d'apprendre à contourner et devier la règle. Le sport offre à chaque rencontre l'occasion d'offrir une victoire à l'adversaire. En 2005, l'UEFA a distribué un véritable pactole aux 32 clubs disputant les phases de groupes de la Ligue des champions. Près de 415 millions d'euros ont ainsi été répartis en fonction du stade atteint. Par exemple, Liverpool, vainqueur de la compétition le 25 mai 2005 à Istanbul, a reçu au total 30,6 M€. Son dauphin, l'AC Milan, 26 M€. De véritables fortunes pour des clubs habitués, désormais, à bâtir leur budget en fonction des colossales rentrées d'argent émanant de cette royale Ligue des millions. Les capitaux ? Ils proviennent principalement des faramineux droits de retransmission télé, des accords de sponsoring et des contrats avec les nouveaux médias. Selon le règlement de l'UEFA : Les sommes sont réparties entre les clubs participants selon des montants fixés. » Des montants qui défient l'entendement : ainsi, en fonction de son parcours, chaque club touche un bonus de base de 1, 62 M€, un bonus par match de groupe de 324 000 €, un bonus de performance pour les matchs de groupe (324 000 € pour une victoire, 162 000 € pour un match nul), un bonus pour un tour à élimination directe de 1,62 M€, un bonus pour les quarts de finale de 1,95 M€, un bonus pour les demi-finales de 2,6 M€, enfin 3,9 M€ pour le finaliste et 6,5 M€ pour le vainqueur !< Cette saison, malgré son élimination prématurée en quarts de finale par le Milan AC, l'Olympique Lyonnais aura ainsi amassé, uniquement auprès de l'UEFA, la somme de 9 M€. Un pactole qui ne tient bien évidemment pas compte des revenus issus des droits TV. Quant aux prochains finalistes, Arsenal et Barcelone, ils auront au total encaissé près de 35 M€ pour le vainqueur et de 30 M€ pour le vaincu. De quoi s'acheter, cash, un demi-Zidane ou un tiers de Ronaldinho. Alors, Ligue des champions ou Euro Millions ? Si les clubs sont les grands gagnants de cette nouvelle Ligue des champions tapissée d'or et de paillettes, les ligues nationales affiliées à l'UEFA, c'est-à-dire les organismes gérant le football de chaque pays européen, ne sont pas oubliées. L'année dernière, les seize ligues représentées dans l'épreuve reine ont touché 26,5 M€, les autres ligues professionnelles européennes recevant 7,4 M€. Dans le détail, toujours pour la saison 2004-2005, voici, par pays, la répartition : Angleterre : 5,994 M€ Espagne : 3, 485 M€ Italie : 3, 183 M€ Allemagne : 2,906 M€ France : 2, 873 M€ Le règlement spécifie par ailleurs que, au-delà du seuil de 520 M€ - une broutille ! -, 82 % des recettes seront alloués aux clubs, les 18 % restants revenant de droit à l'UEFA pour développer le football européen. Enfin, si des pays pauvres « footballistiquement », comme la Pologne ou l'Autriche, ne parviennent pas à qualifier un de leurs clubs pour la Ligue des champions, l'UEFA ne les oublie pas pour autant. Chaque nation européenne se voit offrir une garantie syndicale de 173 000 €. 313 557 équipements sportifs en France avec un podium attendu : 1 : les courts de tennis, 2 : les terrains de football, 3 : les terrains de pétanque. Plus inattendu les piscines ne représentent que 1.1% du parc. En moyenne 41 équipements pour 10 000 habitants et moins de 1% de parcours santé ! Une gestion communale à 76.7% et à 3.2% intercommunale. Un constat alarmant : la vétusté d’un grand nombre d’équipements. Si 1986 marque l’année médiane de construction, il existe de fortes différences avec 1980 pour les courts de tennis, 1977 pour les stades d’athlétisme et 1976 pour les bassins de natation. Une accessibilité aux personnes en situation de handicap qui s’améliore pour l’équipement lui même , les vestiaires, sanitaires et autres tribunes sont loin de l’accessibilité indispensable. Un nouvel outil au service de chaque collectivité, de tout le mouvement sportif, des services de l’Etat et pour une répartition plus cohérente des crédits du CNDS. le sport, enjeu
d’éducation, d’insertion et de santé
publique. Proposition : Mise en oeuvre : |
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