lana RAMCHAR Economie multiple / Actionnariat / Concentration
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Concentration du capital

Les rachats d'entreprises étrangères par des firmes françaises atteignent 60,6 milliliards d'euros en 190 opérations (23,5 en 2004). les achats d'entreprises françaises par les étrangères se montent à 25,4 milliards en 2005 pour 172 opérations (contre 45,5 en 2004)

En 2004, les sociétés européennes ont davantage reversé d'argent à leurs actionnaires qu'elles n'ont levé de capitaux. C'est un paradoxe puisque la raison d'être des marchés est d'irriguer l'économie. L'épargne est abondante. Mais celle-ci comble surtout les déficits publics.
Jamais par le passé la situation n'avait affiché un tel contraste. Selon les statistiques de la Société générale, les entreprises européennes ont versé, en 2004, 199 milliards d'euros de dividendes, soit 10 % de plus qu'en 2003, à leurs actionnaires. Elles ont dépensé en plus 30 milliards dans le rachat de leurs actions. Dans le même temps, les augmentations de capital, les introductions en Bourse, les placements se sont élevés à 110 milliards d'euros. Les groupes ont ainsi distribué 120 milliards d'euros de plus qu'ils n'ont obtenu de capital auprès des marchés financiers.
Le rapport est comparable en France. Les émissions en capital se sont élevées à 10,4 milliards d'euros en 2004, en baisse de 54,1 % par rapport à l'année précédente, selon les chiffres de l'autorité des marchés financiers (AMF). Les groupes, selon les premières estimations, ont reversé 18,5 milliards d'euros de dividendes à leurs actionnaires et racheté pour 10 milliards de leurs actions. Là encore, le marché a reçu 18 milliards d'euros de plus qu'il n'en a apporté aux groupes.

Au point que le sujet se généralise. Les marchés participent-ils encore au financement de l'économie réelle ? "Ils fonctionnent à l'envers. Les entreprises redonnent plus à leurs actionnaires qu'elles ne lèvent de capitaux", constate Vincent Treulet, stratégiste chez Ixis CIB.

"La réalité est encore plus défavorable qu'il n'y paraît, ajoute Daniel Fermon, stratégiste sur les marchés d'actions à la Société générale. L'essentiel des levées de capitaux est lié à la poursuite des privatisations en Europe. Les Etats ont mis sur le marché des participations importantes comme Enel (7,6 milliards d'euros), France Télécom (5,1 milliards), la Snecma (1,3 milliard). Les opérations privées, elles, ont été très limitées."

D'autres signes semblent confirmer cette inversion. Ainsi, selon les chiffres d'Euronext, 47 entreprises nouvelles se sont inscrites à la Bourse de Paris en 2004, mais 46 ont été radiées. Les fonds d'investissements privés, eux, renoncent de plus en plus souvent à mettre leurs actifs en Bourse et choisissent de se revendre les sociétés entre eux. Un marché parallèle s'institue, des firmes changeant plusieurs fois de propriétaires en quelques années, à l'image du marchand de surgelés Picard, revendu deux fois en moins de cinq ans.

Comment expliquer ce recul du rôle des marchés ? "Après chaque grande crise boursière, la gestion devient plus prudente. On assiste à une remontée des profits et de l'épargne des entreprises, constate Christine Rives-Flores, chef économiste Europe à la Société générale. Mais, cette fois-ci, nous assistons à une déformation jamais vue. Ce sont les entreprises désormais qui détiennent l'épargne face à des ménages et à des Etats de plus en plus endettés."

"Les actionnaires ont tellement perdu au cours des années 2000-2002 qu'il était normal que les entreprises leur reversent une partie des profits qu'elles ont reconstitués. Mais aujourd'hui, la contrainte actionnariale est devenue tout à fait exceptionnelle", poursuit de son côté Jean-Pierre Petit, chef économiste chez BNP Paribas.

Pour Patrick Artus, chef économiste d'Ixis CIB, le fait que "l'épargne n'aille plus vers le système productif" constitue un changement majeur, lourd de conséquences pour l'économie. "Nous ne sommes plus dans le cercle traditionnel : les profits d'aujourd'hui financent les investissements de demain. Les marchés n'assurent plus le financement de la croissance, mais uniquement celui des déficits des Etats", s'inquiète-t-il, persuadé que ces mécanismes ne peuvent que conduire à un développement de plus en lent de l'économie, les profits redistribués aux actionnaires ne servant pas, selon lui, à soutenir la consommation. D'autant que près de la moitié de ces revenus du capital vont à des investisseurs étrangers.

D'autres pensent que les changements sont plus structurels. "Nous sommes revenus à la situation d'avant 1914, à un capitalisme de rente dans lequel les revenus de patrimoine et la rente obligataire priment sur les revenus du travail et les actions", dit M. Petit. Si cette hypothèse se confirmait, les marchés seraient alors contraints de se poser la question de leur rôle.





Avec 85 milliards de dollars de bénéfices nets cumulés pour les cinq majors mondiales, l'industrie pétrolière dispose d'une force de frappe sans précédent. Une puissance financière sous-utilisée, faute de gisements où investir. Une nouvelle phase de concentration s'annonce.

Près de 85 milliards de dollars, soit près de 65 milliards d'euros. C'est le montant total des profits engrangés par les cinq premiers groupes pétroliers privés mondiaux en 2004.

Après ExxonMobil (25,33 milliards de dollars), Shell (18,5 milliards), BP (16,2 milliards) et ChevronTexaco (13,3 milliards), Total a rejoint le club des groupes qui dégagent des profits à deux chiffres (en milliards de dollars) : 11,2 milliards en 2004 (9 milliards d'euros).
"Des profits obscènes, alors que le prix de l'essence à la pompe, du gaz et de l'électricité domestiques ne fait qu'augmenter", s'est indigné Tony Woodley, le chef du syndicat britannique T & G, qui propose d'instaurer une taxe exceptionnelle (windfall tax) sur les bénéfices excessifs des géants des hydrocarbures, avec le soutien de nombreux députés travaillistes. Une proposition vite écartée par le gouvernement Blair, à quelques semaines d'élections législatives outre-Manche.
La décorrélation des profits et des investissements n'est certes pas nouvelle. "Le poids des capitaux investis dans la seule activité d'exploration continue de décroître et ce depuis déjà une dizaine d'années", relevait récemment une étude de l'Institut français du pétrole.
Les compagnies pétrolières privées ont pourtant toutes annoncé de fortes hausses de leurs investissements pour cette année. Shell compte passer d'un rythme annuel de 13,4 milliards de dollars en 2004 à 15 milliards en 2005 et 2006. Total va porter les siens à 12 milliards en 2005 (contre 9 milliards de dollars en 2003).
Depuis plusieurs années, les compagnies extraient davantage de pétrole et de gaz qu'elles n'en découvrent. Or, selon le consultant Sanford Bernstein, pour accroître sa production de 3 % l'an, une compagnie devrait atteindre 137 % de taux de renouvellement annuel de ses réserves. On est loin du compte.



Entre 4000 et 5000 PME en forte croissance devraient accéder cette année au statut de "gazelle", qui leur offre notamment des avantages fiscaux. Et le gouvernement crée un fonds de 2 milliards d'euros pour aider au capital-risque.

Le gouvernement ne veut pas faire des PME une espèce en voie de disparition. Il a donc choisi de soutenir les « gazelles », le nom qu'il a donné aux entreprises en forte croissance. Environ 2000 d'entre elles avaient reçu ce label en 2005, sur des critères liés au chiffre d'affaires. Cette année, elles devraient être entre 4000 et 5000 à pouvoir bénéficier de ce statut préférentiel, qui leur permet de ne pas payer d'impôt sur les sociétés durant le temps de leur développement et de faire reporter toute augmentation des charges sociales. 

Proposition :
Les aides aux entreprises ne peuvent être faites que sur présentation des factures et les avances faites doivent être remboursé&es au fur et à mesure des bénéfices enregistrés


Mise en oeuvre :






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