Ilana RAMCHAR | Economie
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Le
pétrole En 2006 le domaine des transports absorbe à peu près 68% du pétrole consommé en france. Pourquoi le pétrole va devenir cher Aux 1 000 milliards de barils prouvés pourraient ainsi s'ajouter 1 000 milliards de barils à découvrir, selon de nombreuses sources. Les mêmes géologues de l'ASPO ne passent-ils pas un peu vite aussi sur le potentiel des nouvelles ressources, jusqu'ici considérées comme inexploitables ou peu rentables, mais qui le deviennent avec un baril durablement à plus de 50 dollars : huiles extra-lourdes (sables asphaltiques ou bitumineux...), offshore ultra-profond, gisements terrestres de grande profondeur ? Les seules huiles extra-lourdes représenteraient l'équivalent de 4 000 milliards de barils. Avantage de tous ces gisements non conventionnels : ils se situent pour la plupart dans des pays hors du Moyen-Orient et de l'influence de l'OPEP. Cette seconde vie du pétrole impliquera de lourds investissements, que l'AIE a chiffrés à "105 milliards de dollars par an, dont 70 % dans l'exploration-production, d'ici à 2030" .
La demande est passée de 50 millions de barils par jour en 1970 à plus de 80 millions, et elle va continuer à croître. Avant que l’on trouve des énergies de substitution, la bataille pour le contrôle des réserves va se durcir. Pour produire 1 euro de richesses, on consomme désormais moins de brut et plus de puces électroniques. Même la hausse de l’essence est mieux supportée. «En 1979, un litre représentait une demi-heure de travail pour un ouvrier payé au smic, contre dix minutes aujourd’hui», selon Jean-Marc Jancovici, ingénieur-conseil en énergies. La France résiste mieux à la flambée du brut. Le nucléaire représente désormais 41% de sa consommation d’énergie, tandis que la part du pétrole est tombée de 56% en 1980 à 36%. Pourquoi le baril ? En anglais, le pétrole se mesure en barrels de 159 litres, que les Français ont traduit abusivement par barils. En fait le terme de tonneau aurait été plus juste. Et pour cause. A l’époque des premiers forages, la plupart des marchandises étaient stockées et transportées dans des tonneaux en chêne. On prit l’habitude de facturer le pétrole par 40 gallons (151 litres) correspondant aux barils de whisky et de sel. Pour compenser l’évaporation et éviter les réclamations des clients, on surestimait de 5% le baril envoyé, ce qui faisait un barrel de 42 gallons, soit 159 litres, alors utilisé pour les harengs. Le détournement des profits attendus du boom des prix du pétrole est d'ores et déjà prévisible Avec un prix du baril stabilisé à 55 dollars, les huit plus grands pays africains exportateurs de pétrole - Angola, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Nigeria, Soudan et Tchad - n'auraient pas besoin de recevoir un sou d'aides étrangères pour financer leur développement. C'est ce qui ressort d'une étude de l'Institut du développement à l'étranger (ODI), situé à Londres. Sur la base d'une augmentation de leur production de 30% d'ici à 2015, ces huit pays percevraient chaque année des surplus équivalant à 25 milliards de dollars, soit le montant total des aides supplémentaires promises par le G 8 au continent africain sur les cinq ans à venir. Ce scénario a malheureusement peu de chances de se dérouler ainsi. «Les retombées de la manne pétrolière seront infimes. Les détournements vont absorber une grande partie des surplus. Mais au moins nous connaîtrons l'ampleur des dégâts», commente Henri-Bernard Solignac Lecomte, chef du service de coopération extérieure de l'OCDE. Ainsi, au Nigeria, le détournement de la rente par les militaires ou par certains groupes ethniques est devenu la règle. Conséquence: en 2005, 66% des Nigérians vivent avec moins de 1 dollar par jour, contre 45% il y a vingt ans. Au Qatar, en Malaisie et au Nigeria, les majors élaborent un carburant à partir du gaz (gas to liquids). Riches en charbon, Américains et Chinois travaillent activement à sa transformation en pétrole (coal to liquids), reprenant une technique largement exploitée par l'Allemagne nazie durant la seconde guerre mondiale et reprise par l'Afrique du Sud lorsque sa politique d'apartheid la frappait d'embargo sur l'or noir. Avec plus de deux cents ans de réserves au rythme de consommation actuel (contre quarante ans pour le pétrole), "King Coal" a encore de beaux jours devant lui. Ces huiles miraculeuses sont-elles rentables ? Oui, à moins d'un effondrement du prix du baril comme en 1986 et 1998, répond le Cambridge Energy Research Associates, un centre d'études américain de référence. Les sables bitumineux du Canada ou les pétroles dérivés du gaz et du charbon sont économiquement viables à 40 dollars le baril et les huiles lourdes à 50 dollars. Sans parler des biocarburants, comme l'éthanol américain à base de maïs (à 60 dollars le baril) et le biodiesel (à 80 dollars). Certains prévoient déjà qu'un tiers de la production mondiale proviendra des "pétroles technologiques" en 2015. Même si le baril a plus que triplé depuis 2002, il ne vaut que 70 dollars, assez loin de son record de plus de 90 dollars (valeur 2006) en 1981. Patience, conseillent les écologistes, il va vite le dépasser. A 120 dollars le baril, la donne va changer. Et, à 200 dollars, c'est notre mode de vie qui sera totalement bouleversé.Proposition : Mise en oeuvre : |
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