Ilana RAMCHAR | Economie
multiple / Economie sociale et solidaire |
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Economie
sociale et solidaire Une partie des marchés d'importance locale (30 000€) peuvent être réservés aux sociétés coopératives dont les capitaux sont locaux. Faciliter toutes les structures financières solidaires - communautaires - facilitant les prêts pour les petites entreprises à vocation locale (département ou région au plus) Fonds de développement pour la reprise d'entreprise et la transformation en scop. Les partenaires peuvent être Conseil régional, mutuelle, caisse des dépots, aide personnelle. Mise en oeuvre : Au choix de la PMR (Personne responsable des Marchés) de la collectivité locale de pouvoir réserver 1% de la valeur des marchés à des entreprises coopératives locales ou départementales. Compléments informatifs : "Dès lors que les hommes coopèrent, s'allient, dès lors qu'il n'y a pas de compétition entre eux, ils peuvent progresser, atteindre des performances supérieures". Albert Jacquart. Qu'est-ce-que l'économie sociale ? Plus connue de nos concitoyens par le nom des familles qui la composent, l'économie sociale est le terme générique pour désigner les groupements de personnes (et non de capitaux) jouant un rôle économique : les coopératives de toutes natures (salariés, usagers, d'entreprises), les mutuelles (d'assurance ou de prévoyance santé), la plupart des associations gestionnaires. Dans le contexte de l'économie libérale, l'économie sociale est née et a pris de l'importance au XIXe siècle dans tous les pays développés sous l'influence de courants divers (chrétiens, libéraux, socialistes…) et à l'initiative du patronat social aussi bien que du syndicalisme, voire de l'anarchisme, pour que vivent, à côté de celles ayant pour objet la rentabilité et la rémunération du capital investi, des initiatives économiques et sociales fondées sur d'autres principes et répondant à d'autres finalités. C'est donc l'alliance de ces trois familles : mutuelles, coopératives, associations gestionnaires qui vit sous le concept « économie sociale », reconnue officiellement par décret en 1981. Et solidaire ? L'économie solidaire est une forme émergente de l'économie sociale, surtout axée vers les initiatives de développement local, de réinsertion et de lutte contre l'exclusion. Elle est mieux connue du grand public depuis la création d'un Secrétariat d'Etat à l'économie solidaire, dont les délégations couvrent l'économie sociale. La scop c'est une volonté des travailleurs de créer leur propre outil de travail, de gérer de manière autonome et conserver l'indépendance en le mettant hors de portée d'un rachat, d'une cession ou d'un dépôt de bilan stratégique. Les plans sociaux sont co-organisés par les intéressés. En juillet 2001 loi sur les Scic ( Société Coopérative d'Intérêt Collectif) et décret le 21 février 2002. Facilite la transformation d'association en société coopérative (900000 associations emploient 907000 équivalents temps plein). La scic permet d'ouvrir au public, permet d'accroitre les fonds propres, permet de clarifier les relations entre les membres de l'associaition. Les associations de soins à domicile peuvent investir le créneau en devenant des scop. Cela permet des gains importants humainement et financiers puisqu'une journéee à l'hopital tourne autour de 650€ contre 25€ pour l'aide à domicile. L'adhésion est libre. Le capital génère des profits qui sont utilisés en réserves impartageables ou en supplément de salaire (45% des profits en moyenne). Le capital n'est pas rémunéré. Le principe de vote est une personne, une voix plutôt qu'une voix pour un euro . Le capital extérieur ne peut excéder 49%. Il est possible pour les coopératives d'investir dans des fonds communs de placement du plan d'épargne coopérative pour investir dans des parts sociales de coopératives. Cela permet des actions d'aide antre coopératives. En 2004 en france il existe 780 000 structures d'économie sociale (associations essentiellement) qui emploient 1,8 millions de personnes www.ceges.org www.crespaca.org http://www.gaes.org http://www.entreprises.coop http://www.scop.coop http://www.maxhavelaarfrance.org En 2005 l'économie sociale rassemble environ 20 000 coopératives (salariés - usagers - entreprises), environ 3000 mutuelles (assurance - prévoyance - santé) et environ 900 000 associations de toutes sortes. L'économie sociale emploie environ 10% de salariés dont 1,8 millions dont une majorité de femmes. En 2000 il y avait 1464 Scop (sociétés coopératives). En 2004 il y en a 1577. Le nombre d'emplois a progressé de presque 7500 emplois de 1996 à 2004. Or en 2003 l'économie française détruisait 67000 emplois alors que 300000 nouvelles entreprises se créaient (d'autres disparaissaient). La taille des Scop est en moyenne de 22 salariés en 2003 contre 25 en 1980. L'age moyen des membres se rajeunit. Les scop sont un moyen de transmettre une entreprise aux ouvriers. Née en 1995, la coopérative d'accueil permet à un individu porteur d'un projet de devenir membre de la coopérative le temps de tester son projet, aidé par la structure comptable notamment. S'il rèussit il part ou il devient membre de la coopérative d'activités et d'emploi et aide à son tour au fonctionnement de la coopérative en apportant ses propres compétences. Les membres sont employés les uns par les autres selon les commandes et les capacités nécessaires. C'est une mise en commun plutot que de créer chacun sa structure d'emploi. Le micro crédit www.adie.org L'Adie est une association de micro crédit qui agit auprès de personnes en difficultés sociales exclues du système bancaire qui portent un projet d'entreprise. Ce sont pour 95% des entreprises individuelles sans salarié. La moyenne des prêts est de 3000€ remboursables en deux ans. La pérennité sur trois ans est de 71% (54% pour les autres entreprises) Les cigales de bourgogne est un club d'investisseurs pour une gestion alternative et locale de l'épargne solidaire. Mobilisent l'épargne de ses membres sous forme de capital rique au service de la création ou développement des petites entreprises collectives. Les cigales prennent des participations minoritaires dans le capital des petites entreprises. 14 bis bd de la croix saint martin 21800 quetigny
L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE AU CŒUR DU CONTRAT SOCIAL Comment faire
société
quand le système libéral promeut l'individualisme, le
chacun pour
soi et
oppose les individus, les groupes et les territoires entre eux ? Ce contrat
social doit réaffirmer et avoir pour
ambition de remettre en oeuvre les valeurs de liberté,
d'égalité et de
solidarité en s'appuyant sur des processus démocratiques
de coopération et de
co-construction de projet sociétal. Aujourd'hui
l'économie sociale et solidaire est une
réponse possible à ce besoin de justice sociale et de
solidarité. En octobre 2001,
la 2ème rencontre
internationale sur la globalisation de la solidarité qui s’est
déroulée au
Québec a donné une définition de l’Economie
Sociale et Solidaire : « L’Economie
Sociale et Solidaire
désigne un ensemble d’initiatives économiques à
finalité sociale qui
participent à la construction d’une nouvelle façon de
vivre et de penser
l’économie à travers des dizaines de milliers de projets
dans les pays les pays
du Nord comme du Sud. Elle place la personne humaine au centre du
développement
économique et social. La solidarité en économie
repose sur un projet tout à la
fois économique, politique et social, qui entraîne une
nouvelle manière de
faire de la politique et d’établir les relations humaines sur la
base du
consensus et de l’agir citoyens. ». S’il a fallu
attendre 2001 pour avoir une
définition internationale de l’Economie Sociale et Solidaire, il
n’en demeure
pas moins vrai que ce concept n’est pas récent. Hier
…. En
effet, dès le Moyen Age, à travers des guildes, des
confréries et autres
corporations, des citoyens ont essayé, à travers des
regroupements, de
s’organiser pour répondre à un besoin collectif. Pourtant,
c’est bien au début du XIXe siècle que son
identité apparaît clairement pour
s’opposer aux effets néfastes de L’Economie
Sociale et Solidaire naît donc, d’une part, de la volonté des
ouvriers de se
regrouper au sein « d’associations
ouvrières » clandestines -
Parmi les plus
célèbres : Saint-Simon, Charles Fourier,
Jean-Baptiste Godin, Louis Blanc,
Philippe Buchez, Jeanne Deroin, Joseph Proudhon, Robert Owen
(Angleterre)… Il s’agit bien
de combattre l’économie politique
dite libérale pour qui, comme le dira Adophe Blanqui
(économiste libéral 1798 –
1854) « l’ouvrier est un nouveau
serf de l’atelier attaché à la glèbe du
salaire ». Et
aujourd’hui….. Les mêmes
causes produisant les mêmes effets, c’est
à la fin du
XXe siècle, en pleine crise économique que l’Economie
Sociale et Solidaire
s’organise pour faire face aux grandes mutations sociales et
économiques à
venir. Ainsi,
dès 1970, les responsables de plusieurs
fédérations et groupements mutualistes et
coopératifs se regroupent pour créer
le Comité National de Liaison des Activités Mutualistes,
Coopératives et
Associatives. Ils
adoptent en 1977 la référence à l’Economie Sociale
(terminologie empruntée à
Charles Gide) et formalisent dès 1980 une « charte de
l’Economie
Sociale » qui vise à « favoriser la
conciliation harmonieuse de la
rigueur économique et de l’audace sociale ». En
1981, à l’arrivée des socialistes au pouvoir,
Michel Rocard crée une Délégation
Interministérielle à l’Economie Sociale (D.I.E.S.)
qui définit
institutionnellement l’économie sociale pour la première
fois et se donne pour
objectif de faciliter son développement. Il
faudra cependant attendre mars 2000, sous le gouvernement de Lionel
Jospin,
pour qu’un Secrétariat d’Etat à l’Economie [sociale et]
Solidaire soit créé
conférant ainsi une reconnaissance formelle à cette
économie. Car parler
d’Economie Sociale et Solidaire revient
bien à parler d’Economie. En effet, il ne saurait être
question, comme d’aucun
voudrait l’y enfermer, de penser que l’Economie Sociale et Solidaire
serait une
Economie du social, une Economie des pauvres. En effet, si
l’Economie Sociale et Solidaire créé
des produits, des services, des emplois en un mot des richesses
économiques et
monétaires, elle créé également des
solidarités car « s’associer pour
entreprendre autrement, c’est tenter de concilier efficacité
économique,
démocratie et solidarité »[1]
et ce, en opposition à la pensée libérale
tentée par « l’inégalité
comme moteur de bien-être pour l’ensemble »[2]. L’Economie
Sociale concrètement
c’est quoi ? L’Economie
Sociale regroupe 3 grandes
familles : les coopératives, les mutuelles et les
associations. Ainsi, à
côté de l’Economie Publique qui favorise
l’intérêt général et la redistribution
et de l’Economie Libérale qui favorise l’intérêt
individuel et le partage du
seul profit, il existe l’Economie Sociale appelée
également 3ème
secteur. Située sur le marché, elle est porteuse de
valeurs fortes : -
la
liberté d’adhésion, -
le partage
démocratique du pouvoir : une
personne, une voix, -
la
solidarité entre tous les membres, -
la
primauté du métier et du service rendu sur le
profit en tant que tel, -
la
volonté d’épanouissement moral et intellectuel
de la personne, -
la
propriété commune et le partage équitable de la
valeur ajoutée. Et
l’Economie Solidaire dans tout
cela ? L’Economie
Solidaire s’inscrit dans les valeurs
portées par l’Economie Sociale. Elle puise son
originalité et sa
complémentarité dans son approche locale des
problèmes rencontrés sur un territoire
et sur les réponses apportées. Attachée au
processus du « faire ensemble et
autrement » elle s’inscrit dans la
famille du développement durable et se reconnaît dans la
définition de
Jean-Louis Laville et Bernard Eme (sociologues). Elle s’est largement
développée au début des années 1980. Elle a
été portée par le R.E.A.S., Réseau
de l’Economie Alternative et Solidaire qui regroupaient une trentaine
de
collectifs et environ 3000 personnes. Parmi les domaines
d’activités, on peut
citer : le commerce équitable, les finances solidaires, les
réseaux
d’échanges non monétaires, la création
d’activité par le biais des Pôles
d’Economie Solidaire… La
définition de Jean-Louis
LAVILLE et EME : « Est
considérée comme solidaire, une économie
qui : 1-
est
fondée
sur la recherche de solidarités à travers des
activités qui créent du lien social 2-
articule
professionnalisme et activités bénévoles
dans une recherche de démocratie
économique 3-
fonctionne
avec une hybridation des ressources
marchandes, non marchandes et non monétaire
(bénévolat) 4-
permet une
co-contruction de l’offre et de la demande, à l’opposé de
la main invisible 5-
tissent des solidarités
de proximité, volontaires
et choisies. Propositions
de I-
Institutions : Réintroduire
l'E.S.S. au sein du gouvernement :
Renforcer les
Chambres Régionales de
l'Economie Sociale et Solidaire (statut de
Chambres Consulaires) Pratiquer la
démocratie participative dans les
collectivités
locales (part du budget géré par les citoyens),
participation de collectifs de
citoyens et/ou d'usagers aux grandes réformes
(sécurité sociale, retraites
etc...) en partenariat avec l'Etat et les partenaires sociaux. II-
Entreprises : Favoriser la
création et la reprise d’entreprises
par les salariés
sous forme de coopérative (information des cédants,
rôle des C.C.I. et des
chambres des métiers) Conserver la
spécificité fiscale des SCOP : exonération
de la taxe
professionnelle, réserves impartageable et fonds propres
analysés en tant que
tel et pas comme du capital. Renforcer la
participation des salariés au C.A. des entreprises
à part
égale des actionnaires Association : assise
financière et
engagement de l’Etat sur le financement des associations (engagement,
prêt à
taux 0 garantie par l’Etat, système de
« Dailly » spécial association
etc.) III- Nouvelles
solidarités Passer d’une
société de la concurrence à une
société de la coopération tant sur le
territoire que dans les rapports nord/sud : Ecoles : co-animation
(associer les
élèves à la construction et à l’animation
de certains cours), introduire dans les
examens des systèmes de
mise en valeur de la coopération et de l’échange (cf.
matières travaillées et
présentées en groupe à l’examen, BEPC, BAC etc.),
note collective sur travail
de groupe. Formation
initiale :
introduire l’E.S.S. comme matière apprise dans les cursus
(collèges, lycées,
universités).) Promouvoir et
développer les finances solidaires
(l'épargne solidaire etc...) Promouvoir le
commerce équitable, la rémunération
juste des producteurs... (faire entrer le
commerce équitable dans les cantines
scolaires, dans les administrations, dans les passations de
marchés des
collectivités et de l'Etat en respectant des critères de
développement durable) Travailler sur
de nouveaux indicateurs tels que le PIB
durable en
prenant en compte l'environnement, la pollution etc..., l'IDH (indice
de
développement humain) Soutien aux
campagnes
type
« l'éthique
sur l'étiquette », labellisation de produits,
renforcement des organismes
couvrant ces champs. Promouvoir l'économie sociale
et solidaire par des campagnes
nationales. [1] Danièle Demoustier, Module « Histoire de l’Economie Sociale et Solidaire », Campus numérique [2] Friedrich Von Hayek in tome 2 de « droit, législation et liberté » de 1976 qui porte le titre de « le mirage de la justice sociale » |
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