Ilana RAMCHAR | Economie multiple/ moyens monétaires | copyright de l'auteur |
Le concept de moyen monétaire Avant la monnaie il y avait le troc – l’échange. Une fille à marier contre quatre pièces de troupeaux. Un arc contre une outre. Deux heures de cours de maths contre le repassage d’une semaine. Etc. La monnaie est une invention qui date de quelques dizaines de siècles. Il fallait un bien qui soit utile, transportable. Il y eut le coquillage – la pierre – le métal – le sel – les armes – etc. On trouve des objets ou des écrits prouvant cette technique d’échange dans presque toutes les civilisations. Le métal utilisable partout, divisible, malléable, facile à transporter, inaltérable, fut peu à peu retenu comme matière de monnaie, l’or et l’argent. Les premières monnaies semblent dater du VII siècle avant J.C Voir Les billets de banque, dématérialisation de la monnaie, apparurent vers le XVI siècle, alors simple reçu d’une somme déposée, contre valeur réelle. L’idée première qui préside à la création de moyens monétaires (l’argent) se résume dans l’intention de remplacer un objet par un signe qui permettra d’obtenir plus tard ce dernier (le temps qu’il soit fabriqué ou qu’il soit récolté) – un troc en deux temps. Cette idée permet de fonctionner sur des zones géographiques réduites où l’on connaît ses interlocuteurs. La confiance est facile à établir. Elle permet de dissocier les rôles économiques de chacun. L’idée supplémentaire vient de pouvoir échanger un signe monétaire contre un produit différent ou un produit identique disponible ailleurs. Intervient alors en plus du symbole, la notion de recours à une valeur unitaire de référence. Apparaît donc la nécessité d’une autorité sociale qui va permettre de garantir, physiquement, les transactions économiques d’un endroit à un autre, d’une personne à une autre. Apparaît l’idée de confiance un peu abstraite qu’il faut faire à tous ceux qui me donnent de l’argent et croire que les possesseurs de biens me les céderont contre cette monnaie quand je le voudrais. Très vite les billets servent dans la vie courante et les banquiers s’aperçoivent que les monnaies métalliques déposées dans leurs coffres en échange de billets plus pratiques ne sont que peu réclamées. Ils ont vite compris qu’ils pouvaient prêter des billets aux grands de ce monde au-delà des réserves monétaires métalliques dont ils disposaient. Et puis très vite il y eut les premières banqueroutes et les premiers déposants spoliés de leurs monnaies métalliques. Les premières accumulations capitalistiques pouvaient se mettre en route après cette première épreuve technique. Au XIX eme siècle les états créèrent des banques centrales qui seules pouvaient émettre des billets échangeables contre des monnaies métalliques. Les états furent donc les seuls à émettre billets au-delà des réserves métalliques réelles. Au XX eme siècle il fut décrété que les billets n’étaient plus convertibles contre du métal. Il faut faire confiance à l’état pour que ce dernier maintienne la valeur économique que représente désormais un billet. |
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