Ilana RAMCHAR | Economie multiple / Le travail / Rémunérations | Copyright de l'auteur |
Les salaires A part le vol, le salaire est la solution la plus simple pour s'approprier le résultat d'un travail.Pour qu'un salaire soit représentatif du travail effectué il devrait être rémunéré en fonction du temps passé et de la difficulté de réalisation (force physique ou savoir technique). Le travail peut aussi être mémunéré en fonction des biens produits et consommables. Ce n'est pas facile quand il s'agit d'une voiture, d'un meuble, d'une oeuvre d'art, etc. Pour juger de la valeur d'un salaire il faut tenter de dresser la liste des objets qu'il permet d'acheter, on peut alors se rendre compte si un homme (ou une femme) peut effectuer seul les productions permises par son salaire. Dire qu'un individu ne peut dépasser dix fois le smic c'est dire qu'un homme ne peut fabriquer dix fois plus qu'un autre. La réalité des revenus moyens des employés et ouvriers est dans les faits plus basse, compte tenu des contrats précaires, des temps partiels subis –ce sont les travailleurs pauvres - et du chômage… Le phénomène majeur, aujourd’hui, dans les milieux populaires, c’est l’émergence de ce qu’Eric Maurin a appelé le « prolétariat des services », dans le commerce, la grande distribution, les services aux personnes et aux entreprises. C’est là que se développent les métiers peu qualifiés, surexposés au chômage, à la précarité, aux bas voire très bas salaires. Ils représentent près de la moitié des ouvriers et employés d’aujourd’hui. Employés et ouvriers ont un autre point commun : 80% d’entre eux n’ont pas le bac, c’est la proportion inverse dans les classes moyennes et supérieures. Les salaires moyens en 2004 ont stagné pour les salariés à temps complet dans les entreprises du secteur privé et semi public après une baisse (0,3%) en 2003. Le fort remplacement des départs en retraite provoque une baisse naturelle des salaires. En 2003 le salaire moyen calculé par l'INSEE a augmenté de 1,8% alors que l'inflation est calculée à 2,1%. première baisse du pouvoir d'achat depuis 1996 Le Salaire Minimum de Croissance (SMIC) est de 8,03€ brut / heure en juillet 2005 et 1218€ brut / mois. Ce salaire concerne 2,05 millions de salariés. 2,5 millions, c'est le nombre de salariés
rénumérés au Smic
en France, en 2005, selon une étude de la direction des
études du
ministère de l'Emploi, soit 16,8% des salariés,
hors entreprises agricoles et intérim.
« C'est le plus haut niveau historique depuis vingt ans, » souligne la Dares, qui rappelle que les Smicards ne représentaient que 15,6% des salariés en 2004 et 14% en 2002.
Le seuil de pauvreté est établi à 50% du revenu médian soit 645€ en 2005. Le RMI est de 425€. Donc tous les RMistes sont considérés comme pauvres. Le taux de pauvreté est de 6,3%en 2003 contre 5,9% en 2002 et de 6,5%en 2005 . Le taux est à la hausse après une baisse continue de 1970 à 1990. Le seuil européen de pauvreté est 60% du salaire médian (soit 774€) et porte le nombre de pauvres à 7 millions de personnes. En regard de la pauvreté d'il y a un siècle, les gens ne meurent plus de faim parce que la société s'est organisée pour utiliser les surplus mais ils ne doisposent pas de logement décent, ni de soins réels ni de loisirs. Ils vivent en marge; «Y a-t-il un homme dont le travail vaut 1 300 fois celui d'un autre?» s'interrogeait récemment Jean-François Kahn. au début du XXe siècle, le banquier américain John P. Morgan estimait qu'un PDG ne devait pas percevoir plus de 20 fois la moyenne de rémunérations de ses salariés. La différence de salaire est toujours forte entre hommes et femmes pour un travail de même catégorie. L'écart global pour les salariés est de 37% en 2004. Mais il peut monter à 68% pour les chefs d'entreprises, 41% pour les cadres et 44% pour les ouvriers. D'après l'INSEE le salaire moyen des femmes travaillant à temps plein, rapporté à celui des hommes est passé depuis 1951 de 64,9% à 81,6 en 2001 Les femmes ont des emplois moins valorisés en général que les hommes. La carrière est souvent ralentie ou stoppée par les maternités. Proposition : Acun salaire, ni aucune ressource ne peut dépasser dix fois le niveau du SMIC au cours d'une année civile. L'argent supplémentaire est mis à disposition temporaire de l'état et sera restitué au cours des cinq années suivantes si les ressources baissent. Mise en oeuvre : Un établissement financier est chargé de comptabiliser l'argent trop perçu par les individus afin de l'utiliser pour investir. Il sera rendu au propriétaire dés que ses rémunéations diminuent sous le seuil et cela dans les cinq ans précédentes dans les limites des sommes temporairement limitées. Compléments informatifs : Fin avril, Daniel Bernard, ex-PDG du groupe Carrefour, n'avait toujours pas compris pourquoi tout ce bruit et pourquoi toute cette fureur. Pourquoi les 9 millions d'euros qu'il doit percevoir pour prix de son départ (auxquels s'ajouteront, si Dieu lui prête une longue vie, 29 millions de retraite complémentaire, dite «retraite chapeau») étaient la source d'un nouveau scandale. Pourquoi la caissière en grève de l'hypermarché de Marseille qui réclamait une augmentation de 1 € par jour se sentait humiliée devant des indemnités qui représentent 2 514 années de Smic. Pourquoi la classe politique l'avait stigmatisé en bloc. Or la «base» a
trouvé la pilule amère
en apprenant que les salaires et bonus des dirigeants du CAC 40 avaient
bondi de 23% en 2003 (après 36% en 2000, 20% en 2001 et 13% en
2002),
contre seulement 0,5% pour l'économie! Le pouvoir d'achat, lui,
n'a crû
au total que de 2,6% au cours des deux années 2003 et 2004.
Pour l'économiste Elie
Cohen, tout vient de ce que la fonction
du PDG a
changé de nature. Depuis la révolution financière,
les PDG sont
devenus, dit-il, «des commis du capital», dont la seule
tâche est de
maximiser la valeur pour les actionnaires, et non plus des managers qui
visaient la croissance pour le plus grand intérêt d'un
triple ensemble
composé des salariés avides de pouvoir d'achat, des
consommateurs
amateurs de prix bas et des actionnaires. Dans la nouvelle logique dont
parle Cohen, leurs rémunérations, de véritables
fortunes, ne sont plus
des salaires - il s'agit
donc plutôt de la fraction d'un capital dont le patron a
contribué à
améliorer la valeur.
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