Ilana RAMCHAR Economie multiple / Fonds souverains
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Les fonds souverains



Après les fonds de pension qui ont connu une forte croissance dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques au milieu des années 1990 ; après les hedge funds (fonds spéculatifs) que l'on a accusés d'être les responsables de tous les dysfonctionnements de la sphère financière internationale ; après les "private equity" - les fonds d'investissement - souvent perçus comme des dépeceurs d'entreprises, après la crise ahurissante des crédits hypothécaires à risques, les subprimes, voici que les fonds souverains inquiètent !
Un fonds souverain est un fonds dans lequel un Etat place ses réserves de change sous forme d'actions. Les fonds souverains pesaient quelque 3 355 milliards de dollars en 2007 (selon une évaluation réalisée en décembre 2007 par Patrick Artus, directeur des études économiques chez Natixis) et pourraient atteindre 12 000 à 15 000 milliards de dollars d'ici à 2015. Tant que cette manne se plaçait en bons du Trésor (plus particulièrement américains), personne ne trouvait rien à redire. Mais aujourd'hui, ces pays souhaitent dynamiser leur portefeuille et disposer de ressources industrielles pour l'avenir.
Il y a dans le monde d'énormes réserves financières qui sont entre les mains des pays émergents. Elles sont alimentées par les excédents commerciaux de la Chine, de Singapour, de la Corée du Sud, notamment. L'envolée des matières premières et la rente pétrolière des pays du Golfe, de la Russie ou des pays de la Communauté des Etats indépendants ont accru la puissance financière de ces nouveaux intervenants. Le fait que ces nouveaux venus s'invitent au capital des entreprises embarrasse. Certains d'entre eux ne cachent pas leur intérêt pour des secteurs stratégiques.
Les autorités américaines ont empêché le fonds de Dubaï, en 2006, de racheter les infrastructures de cinq ports américains dont New York, Baltimore et La Nouvelle-Orléans. La Chine, qui détient un fonds de 200 milliards de dollars - le China Investment Corp (CIC) - a pris 10 % du capital du fonds d'investissement Blackstone, qui compte des participations importantes dans une quarantaine de grands groupes industriels comme Deutsche Telekom. La Bourse de Londres est entre les mains du Qatar pour 20 % et de Dubaï pour 28 %. Quant aux Russes, la banque VTB a acquis 5 % d'EADS. Tous ces fonds ont des participations minoritaires. Aucun ne siège au conseil d'administration des entreprises, même si les Russes ont tenté d'y parvenir.




Proposition :




Mise en oeuvre :


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