Ilana RAMCHAR Economie multiple / Education / Programmes Copyright de l'auteur

Les programmes dans les systèmes éducatifs

- Sincèrement Monsieur je crois que je n'aurais pas le courage d'étudier jusqu'au doctorat. D'autre part les structures actuelles de l'enseignement obligent les professeurs à un rôle de transmission des connaissances que des machines pourront bientôt assurer et qu'assume de plus en plus le milieu extra scolaire. Les heures passées à l'école ne servent pas suffisamment à une prise de conscience par les élèves des modules scientifiques qui sous tendent le monde physique, les rapports sociaux ou le comportement caractériel. Les professeurs se contententd'enseigner des détails. Je préfère entrer tout de suite dans la vie active et agir concrètement dans la totalité de ma conviction. Je vous promets cependant de chercher encore et de publier quelque chose...si j'en ai le temps

"Erratum" roman de Ilana Ramchar publié en 1971




C'est mal connu, mais au début du 19ème siècle, le mouvement populaire s'était inventé "l'école mutuelle" où les enfants apprenaient entre eux, sous la férule d'un habitant un peu plus instruit. Il existait parallèlement "l'enseignement simultané" des frères des écoles chrétiennes. L'Eglise et les pouvoirs ont combattu cette école mutuelle beaucoup trop "performante" puisqu'avant 1870, 80% des ouvriers parisiens savaient lire et écrire avec cette méthode.L'école mutuelle a été fermée, et d'après un débat parlementaire , elle l'a été parce qu'on lui reprochait deux choses. D'abord, les élèves apprenaient en quelque trois ans le curriculum prévu pour six. Or, c'étaient des pauvres, à maintenir hors de la rue, et il n'était pas question de les initier à des savoirs qui n'étaient pas de leur classe. D'autre part, les élèves apprenaient effectivement, au sens de la compétence, mais ce qu'ils n'apprenaient pas était le respect du savoir. Jules Ferry a choisi le second type d'organisation, "l'enseignement simultané", avec un argument : il faut empêcher le renouvellement de l'esprit de coopération populaire et d'auto-organisation dont la Commune de paris a été un aboutissement. Contrairement aux idées reçues, Ferry a mis le coup de grâce au mutualisme : "avec l'école obligatoire, écrit-il, nous fermerons l'ère des révolutions". Les dominants vivaient dans cette crainte... Les possédants ont alors accepté de payer pour une école publique : sur l'engagement de Jules Ferry qu'il serait possible d'y transmettre les savoirs dont l'industrie avait besoin, mais avec un choix pédagogique, une façon de produire des outils de pensée permettant qu'il ne soit pas touché à l'ordre social. Ce choix est clair sur le plan historique et politique... Au XXème siècle, Freinet a fondé une école coopérative analogue à l'école mutuelle...Elle est restée marginale. Allez savoir pourquo




Depuis le début de l'école pour tous, au commencement du XIXeme siècle, les programmes ont eu pour vocation de sélectionner ceux et celles qui étaient capables d'assimiler les réflexions théoriques, qui aimaient les raisonnements scientifiques, qui maniaient bien le langage et surtout l'écriture.
Il y avait besoin de bataillons de chercheurs, de techniciens, d'administratifs qui sont partis des campagnes. Le maniement du livre et cahier primaient.
Aujourd'hui on traîne toujours cette forme de sélection par l'écrit et le théorique, par la connaissance générale et la reproduction.

En 2006 la france a probablement réussi la bataille pour l'éducation mais il reste celle pour la formation. Il ne faut pas confondre les deux. Chacune peut avoir son temps, son rythme , son pourcentage, son époque. Etre citoyen individu , producteur. Des rôles différents et alternants


Proposition :
Réduire la part de l'écrit et de la réflexion purement théorique dans les examens qui préparent à des filières d'activités plus tournées sur le savoir faire.

Proposition :
Toutes les activités d'éducation doivent pouvoir se dérouler aussi bien dans les établissements scolaires que dans les associations culturelles ou les entreprises de la société.

Déconcentrer toute la gestion au niveau des rectorats. Nous avons déconcentré le mouvement des enseignants, et cela a permis d'organiser des rentrées tranquilles. Il faut déconcentrer les concours de recrutement du Capes du secondaire en maintenant un sujet national et une péréquation de compensation de niveau. Puis laisser sur le plan académique la concertation parents-enseignants-professionnels se dérouler et l'adaptation à la demande d'emploi se faire par le dialogue régional et la création et l'entretien des lycées.

2. Considérer que l'égalité, c'est la diversité, qu'être professeur de français dans les quartiers Nord de Marseille ou à Gennevilliers, ce n'est pas le même métier qu'être professeur d'histoire à Neuilly. Dans les quartiers difficiles, 12 élèves par classe, dix heures par semaine pour les professeurs, 50% d'augmentation de salaire.

3. Réintroduire de la rigueur dans l'éducation nationale. On ne passe pas au collège si on ne sait pas lire couramment et écrire une lettre de dix lignes. On ne passe pas au lycée si, à la sortie du collège, on ne sait pas écrire un texte structuré de deux pages. C'est simple, et ce n'est pas pour autant une condition aujourd'hui remplie.

Et puis, à partir de programmes cadrés, pas trop détaillés, fixés nationalement, laisser faire la dynamique du système. Diversité des parcours et des méthodes, mais égalité républicaine rigoureuse exigée au niveau des résultats par des critères rigoureux et non par des slogans absurdes qui ont dévalorisé notre bac. Les 80% d'enseignants de qualité, débarrassés de la chape de plomb napoléonienne de la Rue de Grenelle et de la pression syndicale qui tend à la baisse de niveau, pourront, eux, réformer l'éducation nationale par l'action quotidienne de terrain et ne pas être à la merci de 10% d'enseignants qui n'ont rien à faire dans ce qui est autant une vocation qu'un métier!



voir : les examens


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